Prospective de la Gouvernance des Territoires Ruraux

L’axe 1 intitulé « Prospective de l’activité agricole et de la sécurité alimentaire »

De nos jours, la gouvernance des territoires ruraux est, d’une part, marquée par la domination des cultures pérennes dont la commercialisation est orientée vers l’exportation. D’autre part, l’accaparement des terres soutenu par les investisseurs publics ou privés nationaux ou étrangers menace l’avenir de l’agriculture familiale et contient les risques qui peuvent faire disparaître la fonction de paysan au profit de grandes entreprises. En outre, l’urbanisation croissante et rapide participe à la disparition des terres arables dans l’espace périurbain. La combinaison de tous ces facteurs a un impact sur la sécurité alimentaire qu’il convient de cerner avec les outils de la prospective dans cet axe.

L’axe 2 « Prospective des Activités non Agricoles et géo-gouvernance des Territoires Ruraux » est justifié par la transition croissante observée au niveau des territoires ruraux en Côte d’Ivoire en général et en particulier en Afrique. Cette transition croissante est suscitée par l’essor de l'entrepreneuriat rural basée sur les activités non agricoles notamment l’orpaillage, les transformations agricoles, le commerce, l’écotourisme et le tourisme. La présence de toutes ces activités non agricoles dans les territoires ruraux a un impact sur la qualité de vie, l’habitat rural et l’accès à l’énergie. En outre, la géo-gouvernance qui est une gouvernance fondée sur la vision des acteurs endogènes des territoires ruraux est devenue une préoccupation dans la mesure où elle doit intervenir pour maîtriser toutes les mutations en lien avec l’essor des activités non agricoles en milieu rural. Ainsi, la prospective se positionne pour étudier dans une vision anticipative toutes les évolutions en vue de mieux orienter tous les acteurs dans leur prise de décision.

L’axe 3 « Prospective Foncière et Anticipation des Conflits dans les Territoires Ruraux » doit aider à réfléchir sur l’avenir du foncier rural tout en permettant d’anticiper les conflits qu’il suscite dans les territoires ruraux. La gouvernance foncière, en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier, est aujourd’hui marquée par des conflits récurrents dus à des inégalités d’accès aux ressources. La compétition autour des rares terres s’accentue et met à mal le système coutumier de gestion, lui-même parfois en contradiction avec la loi du fait de l’exclusion des jeunes et des femmes dans l’accès à la terre. En outre, il existe des spéculations foncières et les pertes qu’elles occasionnent, constituent un grand défi à la gouvernance foncière. En effet, on assiste à des pratiques officieuses ou illégales, entretenues par la corruption des acteurs étatiques en charge de la gestion foncière. Cette problématique, qui met en jeu une diversité d’acteurs, soulève des conflits fonciers dont les conséquences sont désastreuses.

L’axe 4 « Mutualité, Coopératives Agricoles et développement local » réfléchit sur les mutuelles de développement et les coopératives agricoles. Ces institutions, ayant des caractéristiques communes, entrent dans le cadre de l’économie solidaire et communautaire dans les territoires ruraux. En effet, elles sont exclusivement détenues par les membres sur la base de certains principes comme la démocratie, la solidarité et le service à la communauté. En outre, les mutuelles et les coopératives agricoles sont des structures à but non lucratif. Organisées sur un fondement spatial, les mutuelles et les coopératives agricoles contribuent au développement des territoires où elles sont installées. Dans ce contexte, elles participent au développement local dont l’outil de la prospective permettra de cerner afin de mieux orienter les politiques d’aménagement du territoire à toutes les échelles spatiales.